Généalogie Pas à Pas n°22 Pourquoi sourcer ses documents ?

Le scénario est le suivant : Cela vous démangeait depuis longtemps et vous venez de démarrer votre généalogie. Vous êtes tellement content de savoir comment faire que vous collectez les actes ou pas du tout, vous les imprimés, téléchargés ou faites des prises d’écran. Votre ordinateur et vos placards se remplissent de tout un tas de documents. Après quelques heures de travail, vous fermez tout et le lendemain vous recommencez.

Quelques jours après, vous êtes pris par une semaine intense de boulot ou encore vous êtes parti en vacances, le temps passe, c’est promis en rentrant vous allez vous remettre à la généalogie!  Vous remplissez activement votre arbre des noms et prénoms de vos personnages. Vous avez même publié sur Geneanet ou MyHeritage ou encore FamilySearch. Votre arbre est en ligne.

Le temps passe, les semaines, les mois, les années et quelques fois, vous recevez un courrier d’une personne à la recherche d’un acte d’un personnage mentionné.

Vous êtes incapable de le retrouver ! ça vous est arrivé à vous aussi ? Vous n’avez pas idée de l’endroit où vous avez pêché ce document. Parfois vous inscrivez « chez moi » !

Vous pouvez suivre cet article en vidéo

Qu’est-ce qu’une source ?

En archivistique et généalogie c’est le même concept que la source naturelle. Voyons cela avec cette comparaison:

Vous êtes parti en randonnée et avez marché pendant de longues heures, la gourde que vous aviez pris la précaution de prendre au départ en vide depuis longtemps, vous vous rappelez être venu là dans votre enfance et vous savez qu’il y a une source potable qui permettrait de faire le plein d’eau. La dernière fois que vous êtes venu là, cela date d’il y a longtemps, assoiffé vous errez sans pouvoir vous souvenir de l’endroit où est cette fichue source. Vous êtes pratiquement à côté mais le paysage a changé, vous avez grandi, il ne reste plus qu’à abandonner la partie et rentrer dépité et déshydraté.

Pourquoi cette mésaventure ?

Tout simplement, vous n’avez pas songé au départ à vous renseigner de l’endroit où se trouve la source. Répertoriée sur les cartes d’État-Major, en ayant la bonne adresse vous l’auriez retrouvé facilement. Il ne reste plus qu’à repartir à sa recherche.

Les archivistes et les archives

Avant d’aller plus loin nous allons nous pencher sur le travail des archivistes pour vous permettre de comprendre l’importance de ces sources.

Un fonds arrivant aux archives est un ensemble de documents souvent mélangé et comportant souvent tout une tas de sujets. Le travail de l’archiviste « en premier lieu, sera de collecter les fonds susceptibles d’être conservés qu’ils soient officiels et privés. En deuxième lieu, l’archiviste procède à des tris raisonnés, encadrés par des textes réglementaires. En troisième lieu, l’archiviste a pour mission de faire connaître les fonds qu’il abrite, par le moyen d’instruments de recherche, sous la forme des inventaires analytiques ou des répertoires sommaires. Inventeur de fonds d’archives qu’il traite – c’est-à-dire, trie, classe et inventorie, l’archiviste agit dans le respect du fonds tel que l’a créé son producteur ». (1)

C’est donc l’archiviste qui va attribuer une cote à chacun des documents ou groupes de documents qu’il aura trié et analysé. Tout ceci afin de permettre de retrouver facilement LE bon document parmi des kilomètres de papiers.

La source d’un document est l’identité du lieu où vous avez découvert le document.

Vous êtes allé aux archives départementales du Maine et Loire ? Les archivistes travaillent à trier, nommer et numériser les archives, les rendant publiques lorsque le délais de communicabilités sont ouverts. Il ne s’agit donc pas de dire que la source est AD49, il faut savoir où il est classé !

Quelles sont les sources d’un document ?

En France, Belgique et Luxembourg et pratiquement tous les pays, les documents sont donc classés par Collection, Série et autres moyens de classement, le tout repris dans des inventaires ou répertoires. Chaque pays a son système de classement et nous sommes face à des millions voire des milliards de documents conservés.

En généalogie, comment faire pour conserver la source ?

Il y a les bonnes et les mauvaises façons de faire.

Lorsque vous faites une recherche en ligne et que vous découvrez le bon registre et le bon acte, la manière la plus impulsive d’agir est de préserver le lien hypertexte que vous trouvez dans la barre d’outils supérieure. L’inconvénient majeur est que ces hyperliens peuvent changer et vous perdez toutes vos sources. Un remaniement des archives est quelque chose auquel vous devez penser. Ce n’est pas la meilleure solution.

Une autre façon d’agir est de sauvegarder la page en la téléchargeant ou en faisant une capture d’écran. Si jamais, vous voulez retrouver cette page, vous n’avez rien d’autre qu’une suite de chiffre ou capture d’écran du 5 mai 2024 ! Ce n’est pas non plus la meilleure solution.

Comment faire alors ?

Le document possède une cote de référence que vous pouvez lire dans la visionneuse. Il faut que vous notiez cette cote. En France, les documents sont classés par séries et vous trouverez cette référence dans la cote également ce qui vous permettra de retrouver ceux-ci rapidement. Dans d’autres pays, il faut connaître le système de classement propre à chaque système d’archives. La consultation des répertoires ou des inventaires vous mettra sur une piste.

Pour notre chercheur d’acte de naissance en 1787 dans la commune de Longué dans le Maine et Loire. La source du document sera donc la cote attribuée sur le document et notée précieusement dans votre logiciel de Généalogie. Si vous souhaitez partager cette cote lors du téléchargement de votre arbre en ligne, d’autres chercheurs pourront savoir que vous faites attention à vos sources. Elles sont précieuses.

Voici l’exemple dans le Maine et Loire, commune de Longué, paroisse Notre-Dame, vous pouvez noter l’hyperlien si vous le souhaitez mais sous réserve de modification car vous le verrez, ce registre nous offre justement une surprise.
Il faut donc noter AD49, Longué, paroisse Notre-Dame et ensuite BMS (raccourci de Baptêmes, mariages, sépultures) – 1787-1793 en orange et on s’aperçoit qu’il est noté – non coté (flèche jaune). Il faut récupérer la page du registre sur la visionneuse qui est 1/304. Attention votre ordinateur n’acceptera pas le signe /, il faut donc mettre 1-304 ou (1-304) pour conserver la référence. (flèche jaune)

Ensuite, vous ajouterez les références marquées par les flèches bleues, L’année, baptême, la date, et le nom et prénoms de l’enfant.

Vous trouvez que c’est compliqué ? Moi aussi, j’ai donc mis au point un système plus rapide dont je vous parlerais lors d’une autre vidéo. En attendant, notez vos sources c’est important.

J’ai caché une source dans ce document, pourriez-vous la retrouver ?

Merci de m’avoir suivie jusqu’ici, vos commentaires me font toujours plaisir. A bientôt

(1) Les sources archivistiques, Production organique ou invention de l’archiviste ?Dans Hypothèses 2004/1 (7), pages 331 à 339 Auteur : Christine Nougaret
https://www.cairn.info/revue-hypotheses-2004-1-page-331.htm N’oubliez pas de Liker, partager et vous Abonner pour être tenu au courant des prochains articles. Nous avons bientôt atteindre les 5.000 vues ! abonnez-vous je publie une vidéo chaque semaine, vous pouvez également lire le contenu sur le blog