Généalogie pas à pas n°21 Agnatique et Cognatique, qu’est-ce que c’est?

Bienvenue dans ce pas à pas de généalogie, aujourd’hui, nous allons expliquer deux termes utilisés très fréquemment lorsque l’on construit un arbre généalogique.

Il est évident qu’il suffit d’aller sur internet pour trouver la définition de ces deux mots, j’ai envie d’élargir un peu le sujet, pour bien s’en imprégner et comprendre les enjeux derrière ses définitions.

Vous pouvez suivre cet article en vidéo

Comment est formée une famille ?

Elle est constituée par des personnes ayant un lien de parenté. Ces liens sont de deux sortes, ceux donnés par filiation et ceux donnés par les alliances.

La filiation semble évidente, un couple a un enfant qu’il l’ait mis au monde ou qu’il l’ait adopté. Les alliances se sont toutes les unions qui feront entrer une personne dans la famille. Un terme usité dans le temps me vient à l’esprit celui de « mésalliance » qui signifie mauvaise alliance sous-entendant pour la famille.

Lorsque l’on veut reconstituer un arbre généalogique

À sa base d’un arbre généalogique ascendant nous avons le personnage racine et en partant à la recherche des ancêtres, il a bien entendu deux parents, les quatre grands-parents et ensuite tous les arrières-grands-parents et arrière-arrière que l’on peut rencontrer.

Dans ces branches, se trouvent les hommes et les femmes décrit par couples de manière traditionnelle. Ils peuvent entrer dans la famille soit par la filiation soit par l’alliance.

En généalogie la ligne directrice est transmise par une ancienne notion de droit romain, la puissance paternelle !

Si l’on veut regarder les lignées d’un peu plus près

Nous pouvons voir qu’il y a deux approches : soit nous observons tous les descendants d’une même souche masculine, soit d’une même souche féminine. C’est là que nous rencontrons les mots : agnatique et cognatique.

La Rome antique à l’origine de ces deux mots

Nous ne pouvons pas parler de généalogie sans parler de patrimoine et de transmission de celui-ci. agnat et cognat sont hérités du droit romain, même si au fil du temps le droit a changé.

Vers le 1e siècle avant Jésus-Christ, les riches romains possédaient une structure familiale centrée de la domus, le demeure ou la maison familiale dont l’architecture rectangulaire comprenaient deux carrés entourés de bâtiment avec une cour intérieure, un pour les habitations et l’autre pour les extérieurs et à la tête de celle-ci se trouvait le paterfamilias. Le père de famille personnage important, son épouse et ses enfants légitimes et s’il en avait des adoptés.

Domus romanus – source inconnue

La filiation agnatique

Le mot agnat est issu du verbe latin agnascor, dérivé de nascor « naître » à côté de (du père).  Dans le droit romain, naître à côté du testament du père, soit être son descendant du côté paternel. Cette parenté apparaît dans le cadre d’un mariage ou d’une adoption et est donc une filiation légitime.

Le père exerce la puissance paternelle, qui à l’époque était extrêmement tendue (droit de vie et de mort, de vente, de mise en esclavage etc.)

L’agnation est une parenté juridique et un lien qui se transmet par les hommes. L’ascendant direct d’un enfant est donc le père, c’est à dire l’ancêtre par les mâles et c’est donc cette notion qui est conservée pour la recherche généalogique des descendants mâles d’une lignée.

La recherche va se faire par le patronyme paternel, ce qui est en général assez facile, en reprenant l’exemple de notre famille fictive, nous avons donc Julien BIENVENUE en personnage racine, puis son père Bernard BIENVENUE, son grand-père Alphonse BIENVENUE etc.

Filiation agnatique (par les hommes) et cognatique (par les femmes)

La filiation cognatique

Le mot cognat est lui issu du nom latin cognatus, dont le sens est connu par le sang. C’est à dire connu par sa mère qui est la femme qui l’a mis au monde. Dans le droit Romain, il s’agissait des enfants qui n’étaient pas nés dans la domus et qui étaient donc enfants issus de relations hors mariage, il s’agit d’une filiation naturelle dont le père n’a pas marqué la volonté d’en faire son héritier.

La parenté par la mère est du fait que l’enfant est issu de son sang. En généalogie, la recherche cognatique va faire la recherche par la mère et donc remonter la branche maternelle.

Bien entendu, toute ces notions antiques ont évolué avec le temps, mais il persiste tout de même quelques restes.

Si nous reprenons l’exemple de notre famille fictive, nous aurons donc Julien BIENVENUE en personnage racine et sa mère Béatrice ABRAHAM, ses grands-parents Joseph ABRAHAM et Anne Lise MEUNIER, etc. La recherche par les femmes est un peu plus compliquée puisqu’elle change de patronyme à chaque génération.

Il faut donc rechercher l’acte de mariage qui portera le patronyme masculin écrit en premier pour retrouver l’épouse et ainsi de suite.

Bien entendu nous pouvons rechercher les deux styles de filiation !

Voici documentés ces deux mots importants, je vous remercie beaucoup pour votre présence et vous dis à la semaine prochaine.


En savoir plus sur A toutes branches - Brigitte GUEBELS

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

Laisser un commentaire