H comme Henri HENRIQUEZ, maître de forges, sa généalogie

"L'obstination est le chemin de la réussite" - Charlie Chaplin

Il est un personnage hors norme du XVIIIème siècle qui compris et mis en action de nouvelles façons d’approcher l’entreprise. Son ambition et son intelligence des rouages des administrations lui permit de démultiplier sa fortune et l’étendue de ces possessions. En bas de page, vous trouverez une infographie de son parcours.

Henri HENRIQUEZ est né le 30 mars 1672 à Villers-sur-Semois dans le Duché de Luxembourg. Très jeune, il devint maître de forges, il n’a que 19 ans lorsque son père Lambert HENRIQUEZ, amodiateur de la forge de Mellier-bas, meurt brusquement le 12 mars 1692, sa dépouille fût ramenée à Villers-sur-Semois.

Son grand-père Henri HENRIQUEZ (1591-1667) décèdé avant sa naissance, possédait une fortune appréciable, censier, fermier général, franc-homme, officier du village de Han dans la seigneurie de Villemont, il fit ériger Villers-sur-Semois en seigneurie et était lui-même maître de forges. ( G comme gruerie)

Contrairement à ce que pourrait faire penser son patronyme, il n’a aucune origine ibérique, son nom en latin portait un t final correspondant plutôt à HENRIQUET (petit HENRI) qui fut transformée en s ou en z et ceci a survécu au travers des années.

Le parcours du jeune Henri semble tracé selon une trajectoire sans limite.

La vingtaine de Henri HENRIQUEZ

1692, âgé de 20 ans, il reprend les affaires de son père et règle avec la marquise du Pont d’Oye (1) la question de l’amodiation de Mellier-bas, les héritiers de Lambert étant redevables de 471 écus, un nouveau bail est conclu. (arrêt de compte du 21 janvier 1693). Nous découvrirons cette Dame plus tard. Henri porte le titre de Seigneur Haut-justicier de Villers sur Semois.

1693, il est mentionné comme conseiller du Roi Louis XIV et lieutenant-prévôt d’Étalle, jusqu’en 1701.

1697, il a 24 ans et ambitieux, il se fit reconnaître par l’Armorial général de France de d’HOZIER

1698, à 25 ans, il fut nommé receveur des domaines et gruyer de Virton et de Saint-Mard et fût commissionné à titre provisoire des domaines et gruyer de Chiny, Étalle et Florenville, prêta serment pour les deux emplois le 22 mai 1698. Cette nomination devint définitive le 18 mars 1699.

1699 Il recourt à son jeune frère Alexandre HENRIQUEZ (1675-1702) pour lui alléger la tâche de Virton.

1698, il fût anobli par le souverain des Pays-Bas.

1701, une ferme générale fut décidée par lettres patentes de Philippe V du 24 novembre, pour un terme de 6 ans. Il s’agissait de l’amodiation générale de tous les revenus du Prince rendue nécessaire par l’état déplorable des finances publiques. Un groupe de conseillers et financiers devinrent fermiers généraux. Henri devint un des sous-traitants de ces fermiers généraux et sa fortune personnelle lui permit de faire des avances considérable au Trésor public.

La trentaine d’Henri HENRIQUEZ

1702, à 30 ans, il est nommé, receveur des confiscations à opérer pour cause de guerre, sur les sujets de l’Empereur, de l’Angleterre et des États-Généraux des Provinces-Unies.

A 30 ans, il se marie le 28 octobre 1702 avec Anne Élisabeth BEYER (-1743). Le père de la mariée est Joannis BEYER, échevin de Haute-justice à Luxembourg, les époux s’unissent dans la paroisse Saint Nicolas à l’église Notre-Dame de Luxembourg, où est enterré Jean Ier roi de Bohême, comte de Luxembourg dit Jean L’Aveugle (10 août 1296-26 août 1346) et fût le protecteur de cette famille. Il les accueilli au château sous son toit, ses belles-sœurs se marièrent dans la chapelle.

Cathédrale Notre-Dame de Luxembourg creditmedia Nicolas Janberg

1706, à 33 ans il devient fermier et aussi payeur de gages, rentes, fondations et pensions des domaines du Luxembourg.

1709, à 36 ans, il acquiert une des Haute-justice de l’électeur Max-Emmanuel de BAVIÈRE en difficultés financières. Obtient également par lettres patentes, la haute, moyenne et basse justice de Villers-sur-Semois, Mortinsart et Orsinfaing avec les habitants de Harinsart, Houdemont et Rulles. Il porte le nom de Seigneur Haut-justicier de Villers-sur-Semois.

1710, à 38 ans, il se porte acquéreur avec son épouse des deux-tiers de la propriété des forges et des fourneaux de Mellier-haut et de Rulles. Il acquiert le tiers restant par la suite en bail en 1712 puis achat en 1724.

1710 par autorisation de Philippe V d’Espagne, il fit construire un pont sur la Semois, utiles à ses charrois et à la population.

1711, il acquiert de la marquise du Pont d’Oye, Ersille Jeanne de MONTECUCULLI et de son fils François Laurent de RAGGY, la forge et le fourneau de Mellier-bas ainsi que la maison, halle, écuries, jardins, aisance, étang, retenue d’eau, arrentement, outils et instruments. Cette acquisition lui permit de réunir les deux forges de Mellier et créer un des plus grands ensembles sidérurgiques du Luxembourg, exceptionnellement bien situé en raison des bois de la gruerie d’Arlon et de la forêt de Neufchâteau.

La quarantaine d’Henri HENRIQUEZ

1712, à 39 ans, il fait ériger un château où il fixa sa résidence, redressa l’église paroissiale et la dota d’un clocher.

Cette année-là, il trouve le moyen d’acquérir d’autres terres avec son épouse. Il demande à Lambert RENARDY, avocat au Conseil de Luxembourg, descendant de Henri MERJAY cité à l’article D comme dix-septième siècle d’acheter en son nom la terre de Bologne qui a rang de prévôté. L’acquéreur convoque à Habay-la-Neuve, le 16 septembre 1715, les gentilshommes et féodaux du ressort dévoile leurs nouveaux seigneur et dame, accueilli aussi par les mayeurs représentant les communautés d’habitants.

1714 à 42 ans il est nommé receveur particulier des aides et des subsides au quartier de Virton et receveur particulier du quartier de Neufchâteau par l’Empereur Charles VI d’Autriche.

1715, il acquiert les prélèvements des Dîmes de la paroisse d’Étalle et 3 censes (Prelle, Everlange et Nantimont).

1717, il devient conseiller directeur des domaines, bois, droits d’entrée, de sortie et de transit au pays de Luxembourg.

1720, réalisation de l’acquisition de la seigneurie de Sainte-Marie-sur-Semois. Il résolu ensuite de construire un château à la place du manoir de ses prédécesseurs les GAUTHIER.

La cinquantaine d’Henri HENRIQUEZ

1724, à 52 ans, il fait construire le château de Sainte-Marie-sur-Semois. Après en avoir déterminé l’emplacement, il constate qu’il était nécessaire, pour lui donner l’ampleur désirable, de prendre accord avec la communauté, ce qui fut fait le 1er octobre 1724. Il obtint ainsi par voie d’échange les terrains qui devaient lui servir d’assiette au bâtiment et à la ferme ou basse-cour adjacente et permettre la création du parc. L’église devant être sacrifiée, il s’engagea à en édifier une nouvelle à ses frais, à déplacer le cimetière et à percer les avenues qui y donnaient l’accès. Le curé lui reproche d’en vouloir trop pour lui et peu pour ses paroissiens. Les plans en couleurs de ce château sont conservés aux Archives de l’État à Arlon, que le propriétaire habita constamment à partir de 1730, mais qui ne fut achevé que par ses successeurs pour être démoli et remplacé en 1841.

1726, il acquit des deux enfants de Servais GAUTHIER de VIGNY, leur cense de Fratin, la seigneurie de Wigny et la plupart de leurs biens de Bastogne.

1727, il a 54 ans, Charles VI, lui cède la prévôté d’Étalle à titre d’engagère, l’acquéreur, son beau-frère par alliance le Comte de BRIAS, époux de sa belle-soeur Anne Marie BEYER, reconnut avoir agit au nom de HENRIQUEZ. Il put désormais se parer des titres de seigneur de Villers-sur-Semois, Bologne, Sainte-Marie, Étalle, Nantimont, Fratin, Lenclos, Sivry, Buzenol, Habay-la-Neuve et Habay-la-Vieille, que reprendront ses successeurs en y ajoutant les noms de villages dépendants.

Il s’attribue la particule et signa d’HENRIQUEZ. Il se servit constamment d’un cachet gravé à ses armes :

« coupé ; au chef d’argent à une femme de carnation issante, la tête tortillée de sinople et tenant un anneau de la main gauche; en pointe d’argent à quatre barres de gueules ».

Henri d’HENRIQUEZ décède avant la soixantaine

1730, il décède le 17 septembre de catarrhe. “ Il donna des marques ardentes de contrition et même se confessa le mieux qu’il put. Après avoir reçu l’absolution, il entra dans l’agonie, pendant laquelle je lui ai donné l’extrême-onction. Un demi-quart d’heure après l’avoir reçue, il expira. Son corps fut inhumé le jour suivant dans le chœur de l’église de Sainte-Marie du côté de l’Évangile ». (Sire J. FRADCOUR, curé de la paroisse)

Sa pierre tombale fut rehaussée de l’épitaphe :

 » Cy Gist Henri d’Henriquez,

  seigneur de Sainte-Marie,

décédé le 17 septembre 1730.

Potius mori quam foedari

Instaurator hujus ecclesiae ».

(1) nous y reviendrons plus tard.

infographie réalisée grâce à l’aide de CANVA

Source : L’ère du fer au Luxembourg, Marcel BOURGUIGNON, Archives de l’État à Arlon

Généalogie : HENRIQUEZ , BEYER

La lecture continue avec la lettre I comme Jail…


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6 commentaires

  1. Un très bel article, bravo ! J’aime beaucoup l’idée de l’infographie. Je me demande si je ne vais pas explorer cette piste pour partager mes découvertes avec mes proches. Ce serait une solution pour capter leur attention !

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