Généalogie pas à pas n° 24 Comment ne pas se tromper de famille?

Aujourd’hui, je vous emmène vers les chemins un peu tortueux des homonymes, juste histoire de bien se casser la tête à réfléchir et à enquêter.

Vous pensez suivre les branches de votre cher arbre, vous y passez du temps et sans vous rendre compte que vous êtes partis de travers. Il est même possible que vous ne vous en aperceviez jamais, sauf si quelqu’un passe derrière vous pour refaire le travail de recherche. Quelle déception de découvrir que vous vous êtes complètement trompé !

Comment est-ce possible ? C’est tellement vite arrivé, il suffit d’un homonyme, c’est-à-dire d’un homme ou d’une femme portant le même prénom et le tour est joué.

Le respect de la filiation

Parmi l’une des explications de ce phénomène le respect de la filiation entre en jeu. Ne pensez pas que c’était une pratique d’autrefois, elle existe encore de nos jours.

Patronyme et prénom identique pour les hommes !

Le cas que je vous présente ici est assez classique, nous allons parler des hommes dont le patronyme et les prénoms sont identiques. Pour la simplicité de l’explication, je vais prendre l’exemple d’un ancêtre né au 18^ème siècle en 1710 et qui a été surnommé François DURAND (Franciscus dans les actes du registre paroissial) né de son père Franciscus DURAND et son parrain s’appelle lui aussi Franciscus DURAND, ils portent donc tous le même patronyme. Les actes de naissance de cette époque sont assez laconiques, donc qui est qui ?

Le fils du père François DURAND est donc François DURAND, qui est l’autre François DURAND ? S’agit-il du grand-père, parrain ou d’un frère, ou d’un cousin ? 

• Ce respect de la filiation va apparaître dans la coutume qui consiste que l’aîné s’appelle François par respect pour son ancêtre, son fils portera le même prénom, son petit-fils aussi et cela sur plusieurs générations.  Nous pouvons rencontrer 7 générations ou davantage de « François ». Et finalement en remontant dans le temps par manque de registres existants, nous ne savons pas quant à commencer cette coutume.
• Par respect de l’ancêtre, les frères du plus vieil ancêtre, ont également suivi la coutume familiale et donné à leur fils aîné, le prénom de François…. Et il y avait dans cette famille 5 garçons vivants qui ont eu chacun leur fils aîné…François !
• Cette tradition c’est reporté à chaque génération et il y a une floppée de François, histoire d’y perdre son latin.
• Dans certaines régions se sont les parrains qui donnent leur prénom à l’enfant masculin et les marraines à l’enfant féminin en général ils étaient issus de la même famille par filiation ou par alliance, quel imbroglio !  Et François est donc parrain de François…

Plusieurs solutions pourraient nous aider à discerner qui est qui, mais sans certitude.

• Par chance, le prénom est parfois couplé d’un autre prénom qui sera d’usage ou pas et nous permettra de définir qui est qui.
• Encore faut-il qu’un des frères n’ait pas eu la même idée, François Louis par exemple et alors nous faisons face à plusieurs François Louis qui peuvent devenir parrain de futurs François Louis.
• Par le passé, le nombre d’enfants pouvait atteindre les chiffres de huit, neuf, dix, voir douze et même treize enfants.
• Lorsqu’un enfant mourrait son prénom pouvait être redonné à un autre enfant venus plus tard, sans que cela soit une règle.
• Dans certaines familles le prénom François pouvait être donné à TOUS les garçons avec un deuxième prénom ensuite.
• Tentez de découvrir les actes de mariage et de décès des intéressés, ils peuvent avoir un surnom comme « le jeune » ou « l’aîné » ou « l’ancien », méfiez-vous tout de même car cette dénomination n’est qu’une place dans la famille au moment où m’acte est écrit. (Par exemple le papy de vos enfants, n’est pas votre papy).
• Vérifiez le prénom du curé peut être intéressant, certains avaient un ego démesuré, ayant fait promesse de chasteté, il a pu transmette son prénom à ses ouailles.   
• Les dates de naissance sont capitales ! Clé pour reconstituer une famille.
•  Les lieux de naissance sont importants, souvent ce genre de tradition se retrouve dans les campagnes et nous pouvons la retrouver dans un même village. La dissolution du patrimoine est la hantise des anciens. Gardons la famille unie pour que les terres soient protégées. Imaginez : A l’entrée d’un village, vous criez François DURAND et 15 têtes se retournent en répondant…oui !

Patronyme et prénom identique pour les filles !

Le processus est identique pour les filles :

• Elles héritent du prénom de leur arrière-grand-mère, Victorine qui l’a déjà donné à sa fille et à sa petite-fille. En principe le patronyme change puisqu’elles portent celui de leur père, c’est donc plus facile.
• Sauf si elles commettent une « faute » et n’ont donc pas de père déclaré. L’enfant portera le patronyme de la mère. Si son bébé est une fille elle sera sans doute appelée Victorine.
• Et si la marraine, s’appelle aussi Victorine par respect de la coutume de l’ancêtre. Elle est peut-être une des tantes par filiation ou par alliance ou une des cousines, si vous me suivez bien vous aurez compris combien c’est compliqué.

Et ensuite, les homonymes se marient :

François DURAND épouse Victorine BRADFER… ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants !

François DURAND épouse Victorine BRADFER… ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants !

François DURAND épouse Victorine BRADFER… ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants !

Des astuces pour clarifier la situation ?

Maintenant que vous avez déjà fait un travail de fourmi pour retrouver les actes et les fratries :

Astuce n° 1 Pour tout clarifier

il y a nécessité impérative de rentrer tout dans votre logiciel, c’est tellement simple ensuite. Si vous avez un compagnon à quatre pattes, il vous aidera à déstresser en vous apportant sa chaleur. Entrer patronymes, prénoms, dates et lieux de naissance, les parents bien sûrs, les parrains, marraines, bref tout ce qui vous tombe sous la dent.

Astuce n°2 Élargissez vos recherches

Dans une situation telle que celle-ci, il est indispensable de reconstituer les fratries afin de vérifier la place de chaque enfant et de découvrir qui sont leurs parents et par conséquent leurs grands-parents.

Astuce n°3 Une frise chronologique 

La réalisation d’une frise chronologique va vous aider. Il suffit de coller ensemble des feuilles A4, disposées de manière horizontale, y mettre des jalons et ensuite d’y écrire une liste de prénoms et de nom, naissances, mariages, décès. Vous pourrez ainsi cibler les familles. Ne vous compliquez pas la vie, faites une frise minimaliste, c’est plutôt un brouillon de travail et non pas une présentation à la famille. Vous pourrez toujours raconter et améliorer cette présentation pour une soirée généalogie.

Astuce n°4 La complication de mariage entre des frères et des sœurs.

Il était courant dans les familles d’épouser le frère de son beau-frère ou la sœur de sa belle-sœur. Ces jeunes gens se fréquentaient souvent dans des environnements identiques et les déplacements étaient plutôt limités. Les choses arrivaient ainsi. Parfois les mariages étaient célébrés à la même période d’une part pour éviter la perte de temps pour la main d’œuvre et d’autre part pour éviter de multiplier les frais.

Patronyme : DURAND
Prénom favori : François au nombre, de vingt suivi par Martin au nombre de seize
Village ou la commune : dans la campagne française, belge, luxembourgeoise, italienne, bref européenne.
Marions-nous

Les cloches sonnent les épousailles.

Le tableau simplifié est présenté uniquement pour la visualisation de la situation. Nous voyons, qu’il manque les dates et les lieux et que surtout, il faudrait reconstituer les fratries et trouvez les parrains et marraines.

Si d’aventure vous rencontrez un tel cas dans votre arbre, je vous souhaite beaucoup de patience et de joies pour reconstituer ces familles.

Je suis ravie d’avoir été lue jusqu’ici et je vous dis à la semaine prochaine. N’hésitez-pas à vous abonnez pour être mis au courant de nouvelle publications.

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