1545 : anéantissement des bois de la Meuse et de L’Ourthe. Déclin des forges de Durbuy, la Fentsch et l’Eiffel.
1600 : Ruine de la métallurgie de la Meuse, Liège et Chimay
1617 : Edit du 14 septembre, le gouvernement des Pays-Bas aménage les forêts pour servir les intérêts de l'industrie en lui assurant du combustible. Le peuple devint hostile à cette réforme qui lui restreignait fortement les droits d'usage de leurs forêts.

La gruerie était un droit féodal de perception des revenus domaniaux, d’une partie des coupes de bois et une portion des amendes et confiscations prononcées pour abus et malversations dans les bois sujets au droit de gruerie. C’est donc une circonscription correspondant à celle des “Eaux et Forêts” actuelle. Ce droit est particulier au duché de Lorraine, de Luxembourg, du Valois et du Comté de Bourgogne.
Le gruyer est un officier public attaché à une juridiction. Il contrôle les droits d’usage et juge les délits commis dans les domaines des forêts et des bois ainsi que des rivières.

Les bois et forêts

Avant d’aller plus loin, il faut prêter attention à la portée de ces informations pour les propriétaires des usines de forges et les habitants.

Les droits d’usage dans le Luxembourg du XVIIIe siècle permettent de comprendre l’importance de ce matériau et son impact sur la vie des usines et des personnages de ce récit. L’une des caractéristiques du Luxembourg est l’étendue de la forêt couvrant la plus grande partie du territoire, théâtre de nombreuses spéculations.

Les bois étaient qualifiés de durs comme le hêtre et le chêne et de bois-morts ou maubois – mauvais bois tels le frêne, bouleau, orme, charme, aulne et peuplier. Les repeuplements forestier récents sont fait d’épicéa et de pin. Cette distinction permettra de comprendre l’enjeu dont les forêts firent l’objet.
Le bois coupé permettait le chauffage, la construction, la réparation et l’outillage. La gestion des forêts permettait d’établir des clairières utiles aux bétails, les glands nourrissaient les porcs, les feuilles mortes servaient de litière.

Le droit d’usage distingue les grands et les petits droits.
Les 8 grands comprenaient, le droit de chauffage, le bois de construction ou de bâtiment, le bois de clôture, le bois d’instrument ou d’agriculture, le charbonnage du sol, le droit de pâture des bêtes à cornes et des chevaux, la paisson des porcs, l’essartage et l’écobuage.
Les petits droits ou affouage étaient l’enlèvement des feuilles mortes, du terreau, des ramilles ou houppiers, des herbes, des souches, des glands, faînes et autres fruits sauvages, des chablis et ventoirs, arbres renversés par la tempête ou tombés de vétusté et le droit aux place des fauldes qui sont les espaces où les charbonniers dressaient leurs meules et où la terre mêlée de cendres se prêtaient à merveille à la culture du seigle.

Les réglementations de prélèvement dans le droit coutumier, variaient en fonction des endroits et des distinctions. Les usagers pouvaient faire l’objet d’une redevance, en nature, en argent ou en corvées ou charrois. La population avait pleine conscience qu’un droit illimité risquait d’entraîner la ruine de la forêt.

Le bois matériau très convoité

Le souverain possédait les massifs les plus beaux et les plus étendus. Les grueries des domaines princiers étaient bien connues, parmi les grands propriétaires se trouvaient aussi quelques seigneurs particuliers, quelques féodaux et des monastères. Un grand nombre de ville possédaient des bois communaux. A partir du XVIIe siècle, les maîtres de forges parvinrent à se constituer des domaines importants, enrichit, ils créèrent une nouvelle classe sociale à l’opposée de la population pauvre et laborieuse.

Les fonctions restent dans la famille.

Deux familles occupent des fonctions importantes dans la gestion des bois et vont sortir du lot: les GOFFINET mes ancêtres et les HENRIQUEZ, qui sont aussi des gens de fer. Ils couvrent ainsi une grande partie de la Gaume lorraine. Bien que les titres de fonctionnaires ne soient pas héréditaires, il est convenu d’acheter les postes et bien entendu, un père bien vu permet ces introductions auprès des supérieurs.

Les GOFFINET

Les recherches nous apprennent que Jean Henri est le premier d’une série de 7 GOFFINET de lui descendants, mais il est tout à fait permis de penser qu’il y ait des antécédents, il faut juste donner du temps au temps pour trouver.

Jean Henri GOFFINET * (~1500-1561) Franc-homme armé, maître de forges et mayeur de Vance à l’avantage d’avoir bien soutenu son fils Jehan l’aîné GOFFINET * (1533-1605) comme prévôt de Chiny, son petit-fils Gilles GOFFINET * (1582-1641) obtint le poste de gruyer dans les bois de Sa Majesté à Les Bulles et fit donc appliquer les règlements et un de ses arrière-petit-fils Claude Gilles GOFFINET * (1611-1681) devint garde-forestier à Les Bulles, son arrière-arrière-petit-fils Lambert GOFFINET* (1651-1715) devint forestier de Sa Majesté dans la gruerie de Chiny, le fils de celui-ci Werner GOFFINET* (1679-1767) devint forestier à la cour de justice de Chiny et enfin son aaaaa-petit-fils Jean GOFFINET* (1703-1753) fût garde des bois de Sa Majesté.

Les HENRIQUEZ

Les traces les plus anciennes, sont celles de Henri HENRIQUEZ (1591-1667) fermier général, franc-homme, officier du village de Han dans la seigneurie de Villemont et de Villers-sur-Semois, censier et maître de forges et ensuite son fils Lambert HENRIQUEZ (-1692) censier, marchand de fer, maître de forge à Mellier et amodiateur (2) dont le fils Henri HENRIQUEZ maître de forges devint un personnage dont la réussite fût étonnante, nous y reviendrons plus tard.

Les modifications de la réglementation de 1623 alla surtout en faveur des maîtres de forges, les usagers conservèrent le droit du bois-mort, le bois d’oeuvre était laissé à l’appréciation des officiers des grueries. La sidérurgie pu se développer de manière considérable tout en ayant les bois pour leurs besoins.

Source : L’ère du fer au Luxembourg, Marcel BOURGUIGNON Archives de l’État à Arlon
L’astérisque à côté des patronymes correspond à mes ancêtres.

Généalogie : GOFFINET, HENRIQUEZ

Prochain article H comme Henri…

5 comments on “G comme Gruerie

  1. On en apprend tous les jours ! Merci pour toutes ces explications !

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  2. brevesdantan

    Pour moi la Gruerie est synonyme du nom d’un bois où est mon mon AGP en 1914 dans la Marne!

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  3. Encore un article bien intéressant.

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